Défi 101 jours

Comment écrire pour pardonner plus facilement?

Défi 101 jours – Jour 21

« Maintenant que tout était fini, elle se dit qu’il était temps de pardonner. À sa mère d’abord. Leurs relations étaient souvent tendues. Mais Lucy ne s’en étonnait plus. Il y avait eu beaucoup de non-dits entre elles, et pour cause. Maintenant qu’elle avait toutes les pièces du puzzle, elle comprenait tout ce que Daisy lui avait caché. En bonne mère qu’elle était, elle voulait avant tout protéger ses enfants, très petits à la mort de leur père.

Lucy avait cru que jamais elle ne pourrait oublier tout ce que sa mère lui avait caché. Non, elle n’oublierait pas, mais elle pouvait lâcher cette charge de rancœur qui lui pesait sur les épaules. Mais concrètement, comment faire ? Quand elle repensait à tous ces événements, elle sentait son sang prendre quelques degrés, elle avait envie de taper et de donner des coups de pieds. Pas à sa mère, non, mais dans un punching ball. Hurler, seule, loin de tout pour qu’on ne la prenne pas pour une dingue.

La vérité, c’est qu’elle aimait sa mère. Elle l’admirait d’avoir porté leur famille à bout de bras, sans faiblir. Elle avait ses défauts, bien sûr, mais c’était une mère attentive, aimante, qui soutenait ses enfants. Parfois soupe au lait, (tiens, elle connaissait ce trait de caractère), mais prompte à s’excuser quand elle avait crié un peu trop fort.

Elle avait guidé ses enfants le mieux possible pour qu’ils trouvent leur voie et s’épanouissent dans leur vie. Pourtant, Lucy se rappelait tous les moments où sa mère l’avait critiquée de vouloir chercher la petite bête. Mais au bout du compte, elle était sans doute soulagée que la vérité, aussi dure soit-elle, ait surgi.

Alors, comment pardonner ? Lucy repensa à sa mère, sourit. Dans la balance, l’amour l’emportait. Elle n’était pas obligée de tout effacer de sa mémoire. Impossible d’ailleurs. Chaque fois qu’elle repenserait à tout ça, elle mettrait en balance l’amour et les erreurs, et plus que probablement, l’amour l’emporterait à chaque fois. Ce n’était pas si compliqué tout compte fait. Pas avec sa mère en tout cas. Elle se pencherait sur les autres cas plus tard. »

Une jeune femme de 30 ans pensa à sa mère en souriant et lui pardonne de ne pas lui avoir dit la vérité depuis toujours.
Dans cet article
  1. Défi 101 jours – Jour 21
  2. Pardonner, c’est faisable?
  3. Le Pardon : un chemin, pas un déclic
  4. Pourquoi est-ce si difficile de pardonner ?
  5. Comment trouver le chemin du pardon ?
    1. 🖋️1. Écrivez !
    2. 🖋️2. Accepter la douleur sans la minimiser
    3. 🖋️3. Changer de perspective
    4. 🖋️4. Se libérer émotionnellement
    5. 🖋️5. Faire le rituel du pardon de Don Miguel Ruiz
    6. 🖋️6. Se rappeler que le pardon est un choix quotidien
  6. Pardonner, c’est avant tout un cadeau que l’on se fait à soi-même

Pardonner, c’est faisable?

Si j’avais respecté mon défi et ses dates, j’aurais dû écrire ce texte il y a deux semaines. Mais j’ai tourné autour avec réticence, sans vouloir y toucher. Écrire sur le pardon, ça me paraissait difficile. Comme un obstacle trop haut qu’un cheval refuserait de sauter. Le voilà dans la boîte depuis plusieurs jours sans parvenir à boucler cet article.

Ce thème me plonge dans une réflexion plus profonde que je n’imaginais. J’ai réussi à écrire quelque chose sur un personnage qui pardonne à quelqu’un qu’il aime profondément, sa mère. Quand on aime, on peut pardonner. Bien que ça dépende de l’offense.

  • Mais quand on ne connaît pas l’offenseur, et a fortiori quand on ne l’aime pas ?
  • Comment pardonner à un agresseur ? Un voleur, un arnaqueur ? Un terroriste ?
  • Comment des parents pourraient-ils pardonner à l’assassin de leur enfant ?

Là, on ne joue plus dans la même cour. Et je n’ai pas fait le tour de la question …

Le Pardon : un chemin, pas un déclic

Le pardon, c’est un mot qui fait peur. On l’associe souvent à un acte héroïque, presque surhumain, religieux. Comme si pardonner signifiait se renier soi-même, oublier ce qui a été fait, ou pire, donner raison à celui qui nous a blessé. Mais ce n’est pas ça, pas du tout.

Lucy en sait quelque chose. Elle a passé des années à ruminer ce que sa mère lui avait caché, à se sentir trahie par des silences qui lui pesaient comme un poids sur les épaules. Et maintenant qu’elle a toutes les pièces du puzzle, qu’elle comprend que tout ça partait d’un instinct de protection, elle se demande : comment pardonner ?

Parce que, soyons honnêtes, ce n’est pas une question de volonté. Ce n’est pas un interrupteur qu’on allume ou qu’on éteint. Il ne suffit pas de se dire « Ok, j’oublie et je passe à autre chose ». Non. Le pardon, c’est un processus. Un chemin qu’on emprunte. Et parfois, il faut un sacré bout de temps avant d’arriver au bout.

Pourquoi est-ce si difficile de pardonner ?

Pardonner, ce n’est pas excuser. Ce n’est pas dire « Ce que tu as fait, ce n’est pas grave ». Ce serait nier sa propre douleur, et ça, ça ne marche jamais. Pardonner, c’est avant tout se libérer. Arrêter de porter cette rancune comme un sac de pierres. Ne plus laisser la douleur du passé dicter la façon dont on vit le présent.

Mais pour ça, il faut d’abord comprendre pourquoi on s’accroche à cette colère. Dans le cas de Lucy, sa mère lui a caché des choses par amour, par peur de la blesser. Mais Lucy, elle, a vécu ce silence comme une trahison. Ce qu’elle ressent n’est pas une simple contrariété, c’est une blessure profonde, celle d’un enfant qui aurait aimé qu’on lui fasse confiance. Et tant qu’elle n’aura pas reconnu cette blessure pour ce qu’elle est, elle ne pourra pas avancer.

Comment trouver le chemin du pardon ?

🖋️1. Écrivez !

Si vous vous retrouvez dans l’histoire de Lucy, ou que vous avez vous-même une douleur que vous ne savez pas comment laisser partir, faites-la vivre à un personnage, suffisamment proche de vous pour transposer ce que vous ressentez, suffisamment éloigné pour en être un peu détaché. Appelons-le Douglas (mais vous lui donnez le nom que vous voulez). Racontez en détail ce que Douglas a vécu. Est-ce que ça correspond à ce que vous avez enduré ? Vous êtes dans tout vos états d’avoir écrit ça ? C’est génial ! Avec cette première étape, vous avez déjà posé les choses.

🖋️2. Accepter la douleur sans la minimiser

Le premier pas, c’est d’accepter ce que vous ressentez. Vous êtes en colère ? Très bien. Vous vous sentez trahi ? C’est normal. Le pire, c’est de se forcer à pardonner avant d’avoir traversé ces émotions. Prenez le temps de les reconnaître, de les comprendre.

💡 Comment faire ? Continuez à écrire tout ce qui vous vient à l’esprit sur cette blessure à travers Douglas, qui est quand même un peu vous… Pas besoin de chercher à être juste ou raisonnable, laissez juste sortir tout ce que vous avez sur le cœur. Cherchez à identifier ce qui vous blesse vraiment. Douglas peut tout dire, tout faire. Vous pouvez tout exagérer et lui faire commettre les actes les plus fous. (Mais vous, vous vous contentez de les écrire 😉 ne sombrez pas dans l’illégalité !)

🖋️3. Changer de perspective

Souvent, ce qui nous bloque, c’est l’idée que l’autre aurait dû agir différemment. Qu’il aurait dû comprendre, s’excuser, faire mieux. Mais si on regarde bien, chacun agit en fonction de ses propres blessures. Lucy l’a compris : sa mère n’a pas caché la vérité par malveillance, mais par peur. Comprendre les limites de l’autre, ce n’est pas excuser, c’est simplement voir que ce qu’on a vécu n’est pas toujours le fruit d’une intention de nuire.

💡 Comment faire ? Après s’être bien défoulé, Douglas parvient à prendre un peu de recul. Et il prend carrément le relais sur vous. Il essaie de se mettre à la place de la personne qui l’a blessé. Quelles peurs, quelles croyances, quels conditionnements ont pu la pousser à agir ainsi ?

🖋️4. Se libérer émotionnellement

Lucy l’a bien compris : ce n’est pas parce qu’elle décide de pardonner que la colère disparaît d’un coup. Elle a encore envie de hurler, de frapper un punching-ball. Et c’est normal. Le pardon ne se fait pas dans la tête, il se fait dans le corps aussi.

💡 Comment faire ? À ce stade, reprenez la main. Écrire que Douglas expulse ses émotions en courant ou en hurlant dans un oreiller ne va probablement pas beaucoup vous aider (encore que…) Donc allez-y, courez, criez, écrivez une lettre que vous n’enverrez jamais. Tout ce qui peut aider à faire sortir la charge émotionnelle est bon à prendre.

Comment vous vous sentez après ces différentes étapes ? Faites le bilan pour Douglas et pour vous-même. En vous relisant, vous allez peut-être encore découvrir des aspects inconscients de la façon dont vous avez vécu les choses. Et si ça vous pèse encore, vous pouvez continuer le processus, pour vous-même ou par le biais de votre personnage.

🖋️5. Faire le rituel du pardon de Don Miguel Ruiz

Si la rancune est encore là malgré tout, il peut être utile de passer par un rituel symbolique, comme celui proposé par Don Miguel Ruiz, dans le livre d’Olivier Clerc. Un rituel aide à matérialiser intérieurement la décision de pardonner.

Comment faire ?

  1. Visualisez la personne à qui vous voulez pardonner.
  2. Imaginez un lien de lumière entre vous et elle. Ce lien représente ce qui vous attache encore à cette blessure.
  3. Exprimez votre douleur et votre intention de vous libérer (« Je choisis de me libérer de cette rancune. Non pas parce que j’excuse, mais parce que je refuse qu’elle me définisse. »).
  4. Imaginez ce lien de lumière qui se transforme, qui se purifie ou qui se dissout.
  5. Respirez profondément et sentez la légèreté s’installer.

💡 Pourquoi ça marche ? Parce que notre cerveau a besoin de symboles. Ce rituel donne une forme concrète à une décision intérieure.

🖋️6. Se rappeler que le pardon est un choix quotidien

Pardonner, ce n’est pas un acte ponctuel, c’est un travail de chaque jour. La rancune peut revenir, et c’est ok. Ce qui compte, c’est de ne pas la nourrir, de ne pas la laisser reprendre le contrôle.

💡 Chaque fois que vous ressentez de la rancune remonter, respirez profondément et dites-vous : « Je choisis la paix. » Répétez-le jusqu’à ce que la tension s’apaise.

Pardonner, c’est avant tout un cadeau que l’on se fait à soi-même

Si Lucy a fini par comprendre que l’amour qu’elle porte à sa mère est plus fort que la douleur du passé, c’est parce qu’elle a pris conscience d’une chose essentielle : pardonner, ce n’est pas libérer l’autre de sa faute, c’est se libérer soi-même de la souffrance.

Nous avons tous une Lucy en nous. Une part blessée qui attend de trouver la paix. Ce chemin, c’est nous qui devons le parcourir. Personne ne viendra nous libérer à notre place. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des outils pour nous aider à avancer.

Alors, si vous êtes encore prisonnier d’une blessure, posez-vous cette question (sans jugement) : êtes-vous prêt à déposer ce fardeau ? Parce que le pardon, ce n’est pas un acte de faiblesse. C’est un acte de courage. Et surtout, c’est une porte qui s’ouvre vers un avenir plus léger.

Et vous, qu’en dites-vous? 😊

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