Défi 101 jours

Pourquoi vos personnages veulent toujours prouver quelque chose?

Dans cet article
  1. Défi 101 jours – Jour 20
  2. Lucy, l’ennéatype 3 et le grenier des souvenirs
  3. Rien lâcher ! Jamais !
  4. Apprécier le chemin
  5. Comment savoir si vous êtes un 3 ?

Défi 101 jours – Jour 20

« Lucy s’aventurait à pas lent dans la pénombre, le temps que ses yeux s’habituent à la lumière basse. Ce grenier avait été le théâtre de découvertes passionnantes dans son enfance. Des caisses de vêtements un peu démodés qui avaient appartenu à ses frères et sœur et que sa mère avait essayé, souvent en vain, de lui faire porter. Des piles de magazines pour enfants qui avaient fait la joie de ses frères et de sa sœur avant elle et les avaient tenus tranquilles pendant des heures.

Les recoins sombres avaient été autant de cachettes tellement bonnes qu’elle y était restée parfois des heures avant qu’on ne la découvre ou que celui qui était censé la trouver ne l’abandonne à son triste sort. Elle en ressortait en pleurant, dépitée du peu d’intérêt que sa fratrie lui portait.

T’as gagnééééé, lui criait Julian pour la consoler, mais elle sentait trop bien le sarcasme pour s’en réjouir.

Elle souriait à ces amers souvenirs. L’adversité de son enfance avait fait d’elle cette femme qui ne s’en laissait pas conter et fonçait vers les buts qu’elle s’était fixés, sans jamais lâcher prise. Le grenier avait été un fabuleux terrain de jeux et de découvertes. Aujourd’hui, c’était carrément une chasse au trésor.

Elle tomba sur quelques numéros de School Friend qui avaient fait les délices de sa mère avant elle qui riait beaucoup de voir ces dessins de filles habillées « comme dans l’ancien temps ». Elle eut envie de s’y replonger et retrouver l’ambiance insouciante de cette période de sa vie.

Une de ses poupées dormait dans une autre caisse, emballée dans un burnous crocheté par sa Granny aux mains de fées. Vingt ans de sa vie s’effaçaient en cet instant et elle s’attendait presque à voir débouler Thomas, comme un chien fou, prêt à lui arracher des mains son précieux bébé ou à se moquer d’elle. Malgré leurs taquineries incessantes, ses frères lui manquaient, ainsi que leurs jeux dans le jardin. Jamais elle n’avait hésité à grimper aux arbres et quand elle s’était hissée sur une branche à la hauteur de Julian avant ses huit ans, ils avaient considéré qu’elle était digne d’évoluer dans leur entourage»

Lucy, l’ennéatype 3 et le grenier des souvenirs

Ah, les greniers… Ces cavernes d’Ali Baba pleines de reliques d’un autre âge, de vêtements démodés et de trésors oubliés sous une couche honorable de poussière. Lucy, elle, ne vient pas ici pour une banale séance de tri. Non, elle s’embarque dans une véritable quête, une chasse au trésor, et ce simple détail nous met déjà la puce à l’oreille : voici une personne qui ne fait rien à moitié.

Mettons-nous en mode ennéagramme. Dès les premières lignes, on devine son ennéatype. Lucy est une battante, une fonceuse, celle qui transforme les humiliations d’enfance en carburant pour réussir. Quand on la délaisse dans une partie de cache-cache, elle ne se contente pas de pleurnicher – elle convertit son chagrin en détermination. Et ça, c’est du pur Type 3 : transformer chaque échec en tremplin, chaque moquerie en motivation pour grimper plus haut (littéralement, dans son cas, puisqu’elle finit par rivaliser avec ses frères dans les arbres).

Parce que le Type 3, souvent appelé Le Performant ou Le Battant, est motivé par une quête de réussite et de reconnaissance. Son moteur principal ? Se prouver à lui-même et aux autres qu’il a de la valeur. Pour un 3, l’identité se construit à travers ce qu’il accomplit. Il excelle dans l’action, se fixe des objectifs ambitieux et met tout en œuvre pour les atteindre.

Rien lâcher ! Jamais !

Lucy n’est pas juste une enfant qui voulait être acceptée, c’était une enfant qui voulait prouver qu’elle était à la hauteur – et elle l’a fait. La preuve : devenue adulte, elle est toujours en train d’explorer, d’atteindre des objectifs, et de fouiller son passé avec la même intensité qu’on fouille une boîte d’archives à la recherche d’un diplôme oublié (parce qu’avouons-le, un ennéatype 3 n’égare JAMAIS son diplôme).

Mais alors, est-ce que ce personnage reflète son auteur ? Peut-être. Probablement. Après tout, qui d’autre aurait écrit avec autant d’intensité cette quête de souvenirs transformée en parcours initiatique ? Il y a fort à parier que derrière Lucy se cache une âme qui a appris, elle aussi, à se construire dans le regard des autres, à transformer les blessures de l’enfance en moteur. Écrire sur Lucy, c’est peut-être un moyen subtil de revisiter son propre passé, d’y trouver un sens, et de valider ce parcours semé d’épreuves, devenu aujourd’hui une force.

Apprécier le chemin

Maintenant, la question existentielle : comment évoluer pour incarner le meilleur du Type 3 ? Parce que non, il ne suffit pas d’accumuler les réussites comme d’autres collectionnent les trophées de kermesse. L’enjeu est ailleurs : dans la capacité à ralentir, à apprécier le chemin plutôt que la destination. Lucy, dans ce grenier, en a peut-être déjà l’intuition. En retrouvant les vieux magazines de sa mère et sa poupée emmitouflée dans un burnous au crochet, elle ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Elle est juste là, plongée dans la nostalgie, reconnectée à une partie d’elle-même qui n’a pas besoin de performance pour exister.

Le vrai défi du Type 3, c’est d’accepter que la valeur ne se mesure pas qu’en accomplissements. Prendre le temps de revivre ses souvenirs sans chercher à leur donner une utilité. Se rappeler que les liens tissés avec les autres comptent autant (sinon plus) que les médailles accumulées. Et pourquoi pas, de temps en temps, accepter de perdre une partie de cache-cache sans en faire une revanche sur la vie.

Alors Lucy (ou son auteur ?) est peut-être à l’aube d’une grande révélation : parfois, fouiller dans les greniers est plus enrichissant que de grimper les échelons. Mais ça, seul le temps nous le dira…

Comment savoir si vous êtes un 3 ?

Écrivez un texte, faites vivre quelque chose de difficile à votre personnage principal et posez-vous ces questions :

  1. En quoi ce personnage me ressemble-t-il ?
  2. Est-ce que j’écris souvent des héros qui veulent prouver quelque chose?
  3. Quelle est la plus grande peur de mon personnage ? La mienne est-elle similaire ?
  4. Pourquoi ai-je du mal à écrire certaines émotions ? Est-ce lié à mon propre fonctionnement ?
  5. Suis-je plus attaché(e) à l’écriture elle-même ou à la reconnaissance qu’elle peut m’apporter ?

Si plusieurs réponses pointent vers un besoin de validation, une peur de l’échec et une recherche d’accomplissement, alors vous avez des traits d’un Type 3. Mais ce n’est pas une science exacte et ce n’est pas un ennéatype qui vous définit. Votre personnalité est plus complexe que ça. Simplement, ça peut donner des pistes de réflexion et d’évolution.

👉 Et vous, avez-vous déjà découvert des facettes de votre propre personnalité en écrivant vos personnages ? 😊 Dites-moi tout en commentaire ⬇️

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