Défi 101 jours

Comment analyser son propre texte quand on n’est ni psychologue ni coach – 8 clés

Dans cet article
  1. Défi 101 jours – Jour 17
  2. Observer les émotions du texte (et les vôtres)
  3. Identifier les dynamiques récurrentes
  4. Questionner les rôles des personnages
  5. S’interroger sur les héritages invisibles
  6. La phrase qui dénoue
  7. Remonter à “l’enfant auteur”
  8. Faire parler “l’invisible” du texte
  9. Faire intervenir un personnage extérieur à la situation
  10. En bref : votre texte est un terrain d’exploration

Défi 101 jours – Jour 17

L’une d’entre vous m’a posé la question de l’analyse son propre texte. Elle n’était pas sûre d’en retirer des informations utiles. Question particulièrement intéressante, évidemment. C’est sûr que nous ne sommes pas tous psys ou coaches et nous n’avons pas forcément l’habitude de lire nos écrits de façon objective. Normal… et pourtant, si vous êtes ici, c’est que la démarche vous intéresse. Et c’est pour cela que je la propose, parce que je pense qu’on est tous capables de prendre de la distance par rapport à soi-même, pour mieux comprendre nos propres mécanismes et donc mieux vivre nos relations. Analyser son propre texte, c’est donc tout à fait possible, surtout si on adopte une approche douce, ouverte et bienveillante.

L’idée, ce n’est pas de « psychanalyser » à tout prix, mais plutôt d’ouvrir des portes, d’oser se poser les bonnes questions, et de voir ce qui résonne. D’être curieux, sans se juger (parce que les autres s’en chargent très bien !)

Voici quelques pour explorer vos textes sans bagage théorique nécessaire, tout en s’inspirant des constellations familiales et des blessures de l’âme.

Observer les émotions du texte (et les vôtres)

Question-clé : « Qu’est-ce que je ressens en relisant ce texte ? »

  • Est-ce que vous ressentez de la tristesse, de la colère, une forme d’injustice, ou même un malaise ?
  • À quel moment ça « serre », à quel moment ça « libère » ?

Pourquoi c’est utile ?
Les émotions sont des pistes précieuses. Si un passage vous bouleverse ou vous dérange, ce n’est pas un hasard. C’est souvent que se cache quelque chose qui vous parle personnellement.

Exemple avec le texte de Lucy sur le rejet (cliquez sur ce lien):
Si en lisant le rejet de Lucy par Julian, vous ressentez un pincement ou une colère sourde, demandez-vous :
« Pourquoi ça me touche autant ? Ai-je déjà ressenti ce besoin d’être accepté(e) et repoussé(e) à la fois ? »

Identifier les dynamiques récurrentes

Question-clé : « Y a-t-il des schémas qui se répètent ? »

  • Y a-t-il des personnages qui sont toujours exclus, ou au contraire, toujours en position de force ?
  • Le héros se bat-il contre un système injuste ?
  • Fuit-il quelque chose ou cherche-t-il à réparer quelque chose ?

Pourquoi c’est utile ?
On écrit souvent des dynamiques qu’on connaît — consciemment ou non. Ces répétitions dans nos textes sont des miroirs de nos propres histoires ou des émotions ancrées.

Exemple :
Si vous écrivez souvent des récits d’exclusion, de quête de reconnaissance, ou de luttes contre l’autorité, il est possible que ces thèmes vous parlent à un niveau plus profond.

Petit exercice :
Prenez un stylo et écrivez : « Si ce texte parlait de moi, de quoi parlerait-il ? ». Et laissez venir ce qui vient sans filtre.

Questionner les rôles des personnages

Question-clé : « Et si chaque personnage représentait une partie de moi ? »C’est là qu’on peut s’amuser un peu avec les constellations familiales sans complexe.

  • Le personnage rejeté : représente-t-il une part de vous que vous avez du mal à accepter ?
  • Le « méchant » ou celui qui rejette : est-ce qu’il incarne une voix intérieure critique ou une figure familiale qui vous a marqué(e) ?
  • Le parent ou l’adulte du texte : symbolise-t-il une autorité, une norme sociale, ou une valeur que vous portez ?

Pourquoi c’est utile ?
Les personnages que vous créez ne sont pas forcément des gens « extérieurs ». Parfois, ils représentent des aspects de vous-même : vos forces, vos peurs, vos blessures.

Exemple :
Et si Julian, au lieu d’être juste « le grand frère », représentait votre propre voix intérieure qui vous dit parfois : « Tu es trop petit(e), pas assez, pas à la hauteur. »

Ça change la lecture du texte, non ?

S’interroger sur les héritages invisibles

Question-clé : « Est-ce que mon histoire touche à quelque chose de plus grand que moi ? »

Là, on touche à la logique des constellations familiales, mais sans se perdre dans les théories. Posez-vous juste ces questions :

  • Est-ce que je parle de thèmes universels (rejet, abandon, injustice, trahison, etc.) ?
  • Est-ce que ces thèmes ont une résonance dans mon histoire familiale ?
  • Est-ce que quelqu’un, dans ma famille ou mes proches, a vécu ce que je décris inconsciemment ?

Pourquoi c’est utile ?
Parfois, on porte dans nos histoires des échos du passé. Sans le savoir, on peut raconter des récits qui prolongent des blessures familiales ou des mémoires transgénérationnelles.

Exemple :
Si dans vos textes, les femmes se battent toujours pour sortir des rôles imposés, peut-être qu’une figure de votre lignée (une grand-mère, une tante) a elle-même été confrontée à ces blocages.

Mini-exercice :
Si ce personnage appartenait à mon arbre généalogique, qui serait-il ?

La phrase qui dénoue

Question-clé : « Qu’est-ce que ce personnage aurait besoin d’entendre pour guérir ? »

Dans les constellations familiales, il y a souvent une phrase-clé qui apaise la dynamique. Vous pouvez faire la même chose dans votre texte.

Demandez-vous :

  • Que devrait entendre Lucy pour s’apaiser ?
  • Que pourrait dire Julian pour que le lien se répare ?

Et puis retourne la question :

  • « Et moi, qu’aurais-je besoin d’entendre aujourd’hui pour lâcher une pression, un rejet ou une blessure ? »

Pourquoi c’est puissant ?
Parce que l’écriture est un miroir. Parfois, c’est dans les mots que tu donnes à tes personnages que tu trouves les tiens.

Remonter à “l’enfant auteur”

Idée : Nos récits d’aujourd’hui portent parfois les blessures ou les obsessions de l’enfant qu’on a été.

Exercice introspectif :

  • Relisez votre texte en imaginant que c’est l’enfant en vous qui l’a écrit.
  • Demandez-vous : “Quel âge avait cet enfant quand il a ressenti quelque chose de similaire ?”
  • “Que cherchait-il à dire ou à comprendre à travers cette histoire ?”

Pourquoi c’est éclairant ?
Parce que beaucoup de nos récits viennent de notre enfance, des souvenirs flous, des émotions brutes. Mettre un âge sur l’émotion peut vous aider à reconnecter avec des blocages ou des élans oubliés.

Exemple : Si Lucy vous touche particulièrement, c’est peut-être parce que vous vous souvenez de ce moment précis où, enfant, vous vous êtes senti mis de côté.

Faire parler “l’invisible” du texte

Idée : Derrière ce qui est écrit, il y a ce qui n’est pas dit. Et parfois, c’est là que se cache le plus intéressant.

Exercice d’écriture libre :

  • Écrivez une scène “hors cadre”. Un moment dont votre texte parle sans le montrer.
  • Ça peut être :
    • Le passé d’un personnage.
    • Une conversation coupée.
    • Le ressenti d’un figurant silencieux.

Pourquoi c’est riche ?
Parce que les non-dits portent souvent les vraies clés. Écrire “autour” de votre histoire vous oblige à explorer des zones floues et à creuser plus loin.

Exemple : Et si vous écriviez la version de la mère dans le texte de Lucy ? Pourquoi impose-t-elle ces nœuds roses ? Peut-être qu’elle-même a été enfermée dans un rôle et qu’elle répète un schéma.

Faire intervenir un personnage extérieur à la situation

Pour prendre de la distance par rapport à ce que vous avez écrit, faites parler une figure d’autorité liée à ce personnage.

Ça peut être un oncle/une tante, un enseignant, un thérapeute…

  • Le personnage a raconté son histoire à cette figure d’autorité.
  • Celle-ci écrit une lettre à un confrère à propos du personnage.
  • Observez ce qui se dit dans cette lettre, au niveau des thèmes, du ton et du vocabulaire utilisés

Pourquoi ça libère ?
Parce que dans cette lettre, surtout si vous vous êtes un peu lâché, vous allez trouver des vérités. Cette figure d’autorité est une partie de vous qui juge, ou voit avec bienveillance, la partie vulnérable qui s’est exprimée au départ. Et même si votre texte original est très dur, voire violent, il est fort probable qu’en-dessous de tout ça, c’est une partie fragile qui avait quelque chose à dire.

En bref : votre texte est un terrain d’exploration

Pas besoin d’être thérapeute pour explorer ce que votre écriture révèle. Vous avez maintenant quelques pistes. Si tout cela semble nébuleux, écrivez-moi en commentaires

Et surtout, posez-vous cette question toute simple :
« Pourquoi est-ce que j’ai eu besoin d’écrire ça, et pas autre chose ? »

La réponse n’est jamais loin. Et je serais curieuse que vous me la partagiez 😊✨

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